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La seconde journée de la Conférence régionale  « Perspectives panafricaines pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles » (9 et 10 octobre 2019) a débuté par une table ronde sur les défis rencontrés par la société civile ailleurs qu’en Afrique. Elle a réuni plusieurs représentants de coalitions pour la diversité culturelle : Guillaume Prieur (Coalition française), Jérôme Payette (Coalition canadienne), Alejandra Diaz (Coalition paraguayenne), Ray Argall (Coalition australienne).

Au niveau européen, les coalitions ont été mobilisées par la question de la diversité des expressions culturelles dans l’environnement numérique avec plusieurs directives européennes :

  1. La directive sur le droit d’auteur, avec notamment un volet sur le transfert de valeur et un deuxième volet sur le triangle de transparence ;
  2. La directive sur les services de médias audiovisuels (SMA).

L’objectif de ces directives est de réguler les plateformes numériques en faveur de la création, de les intégrer à l’économie de la création. La prochaine étape, qui va être cruciale, est celle de la transposition des directives dans les États membres. Dans le futur, au-delà des réglementations obtenues, il faut aussi aller vers une régulation des algorithmes et de l’intelligence artificielle, l’objectif étant d’empêcher une uniformisation de la création culturelle.

Au Canada, la CDEC se concentre sur deux grands dossiers : le maintien de l’exemption culturelle dans les accords de libre-échange (obtenu lors de la renégociation de l’ALENA, rebaptisé ACEUM) et l’application des politiques culturelles canadiennes dans l’environnement numérique. La CDEC a produit un mémoire en janvier 2019 dans le cadre de la révision des lois canadiennes sur la radiodiffusion et les télécommunications. Il y a aussi eu une implication importante des membres de la CDEC dans le cadre de la campagne pour les élections fédérales du 21 octobre 2019. La CDEC a également suivi de près ce qu’il s’est passé en Europe sur le droit d’auteur et la directive SMA. La CDEC travaille régulièrement avec des chercheurs, des universitaires, la Chaire UNESCO, l’UQAM. Il y a une volonté de développer le travail avec les milieux de la recherche concernant les impacts de l’intelligence artificielle sur la culture.

Au niveau du Paraguay, la priorité est de réorganiser et de renforcer l’espace de confluence entre les différents secteurs artistiques. Avec le nouveau secrétariat national à la culture, il y a eu des changements. Une table ronde pour les arts de la scène a notamment été organisée pour la première fois. D’autres ont suivi pour la musique, le théâtre, le livre, et il y a un plan national culturel qui commence à être discuté. Dans une perspective plus large, l’Amérique du Sud fait face à la vague de l’économie orange. Le néolibéralisme domine et les politiques économiques des pays se ressemblent, avec d’importantes coupes budgétaires pour la culture. Les anciennes coalitions de l’Argentine et du Brésil ont été affaiblies par le démantèlement général des ressources et des plans culturels. Au Chili, la coalition chilienne a réussi à faire adopter une loi qui entérine la célébration de la journée de la diversité culturelle le 20 octobre. La coalition chilienne travaille aussi à la préparation d’un atelier à l’intention des fonctionnaires des différents ministères du gouvernement chilien pour les sensibiliser aux aspects de la Convention de 2005.

Il y a beaucoup d’organisations très actives dans la région mais elle connaît des défis politiques important et la question des droits humains pose un problème majeur dans certains pays. La Chine est devenue un géant mondial, au même titre que les États-Unis, et c’est une menace pour la diversité des expressions culturelles, surtout pour les plus petits territoires de la région. La coalition australienne a des échanges avec la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud, notamment concernant les droits d’auteur et la collecte de redevances. La défense des droits d’auteur est un enjeu prioritaire pour la coalition australienne qui s’intéresse aussi à la présence et la valorisation des contenus locaux en ligne, mais aussi à la contribution des plateformes et du secteur des télécommunications au financement de la création artistique. Parmi les actions ayant mobilisé la société civile, Ray Argall a mentionné la campagne “Why make it Australian” menée pour défendre l’industrie audiovisuelle australienne.

 

Avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), du ministère de la Culture et des Communications du gouvernement du Québec, de la Coalition française pour la diversité culturelle, de la Coalition togolaise pour la diversité culturelle, de la Coalition pour la diversité des expressions culturelles (Canada), du gouvernement du Togo, du gouvernement du Canada, de la Délégation générale du Québec à Dakar, et de la Coalition autrichienne pour la diversité culturelle.

 

 

    Les défis de la société civile ailleurs dans le monde : discussion avec des représentants de coalitions pour la diversité culturelle

    Article
    FICDC
    28 novembre 2019
    Politiques culturelles, droit d'auteur, diversité culturelle en ligne
    Photo : Guillaume Prieur (Coalition française), Ray Argall (Coalition australienne), Nathalie Guay (FICDC), Jérôme Payette (Coalition canadienne), Alejandra Diaz (Coalition paraguayenne)