
Du 27 septembre au 1er octobre dernier, la Fédération internationale des coalitions pour la diversité culturelle (FICDC) s’est envolée vers Barcelone, en Espagne, afin de participer à MONDIACULT 2025, la plus grande conférence mondiale consacrée aux politiques culturelles et au développement durable. Parallèlement, elle a pris part à l’Agora civique, qui s’est tenue en marge de MONDIACULT, contribuant activement à y faire entendre la voix des organisations qu’elle représente.
Un consensus mondial sur l’avenir de la culture dans un monde en constante évolution
La FICDC salue le consensus qui s’est dégagé autour de l’Objectif de développement durable (ODD) Culture lors de cette rendez-vous mondial. Le document final de MONDIACULT 2025, adopté par les ministres de la Culture, reflète une vision commune : la reconnaissance que « la culture contribue (…) au développement durable » et que « dans un futur cadre de développement qui sera décidé par les États membres par le biais des mécanismes des Nations Unies, la culture devrait être considérée en tant qu’objectif indépendant à part entière. ».
Bien que la FICDC aurait souhaité des engagements encore plus ambitieux, elle salue néanmoins cette reconnaissance explicite de la culture comme moteur indispensable et catalyseur du développement durable. Cette avancée traduit une volonté croissante de la part des pays de mieux intégrer la culture dans les politiques publiques mondiales, alors que 93% des États membres de l’UNESCO déclarent déjà l’inclure dans leurs plans nationaux de développement durable.
Le document final réaffirme par ailleurs la nécessité de « promouvoir une approche de l’environnement numérique centrée sur l’humain et fondée sur les droits humains, respectueuse des droits culturels, qui favorise l’équité et l’accessibilité, qui valorise la diversité des expressions culturelles – notamment par la découvrabilité des contenus nationaux et locaux sur les plateformes numériques – et qui assure la disponibilité de contenus et de systèmes multilingues.»
Ces engagements, qui touchent directement à la transformation numérique et à l’intelligence artificielle, rejoignent les priorités défendues depuis plusieurs années par la FICDC.
Protection des droits des artistes, des créateurs et des titulaires de droit dans l’environnement numérique, lutte contre les usages non éthiques de l’IA, reconnaissance de la créativité humaine, soutien à la découvrabilité de contenus culturels multilingues sur les plateformes numérique, implication du secteur culturel dans l’élaboration des politiques liées à l’IA, protection des droits d’auteurs : tous ces engagements figurant dans le document final de Mondiacult 2025 confirment que la régulation de l’intelligence artificielle et du numérique s’impose désormais comme un enjeu global et culturel à part entière.
La nécessité d’un objectif culture, vue par la FICDC

Lors de l’Agora civique, la secrétaire générale de la FICDC, Marie-Julie Desrochers, est intervenue au sein d’un panel sur La nécessité d’un objectif culture, rassemblant les membres du groupe de pilotage de la campagne Culture2030Goal. Elle y a livré un plaidoyer en faveur d’un objectif culture dans le futur cadre mondial du développement durable, soulignant que :
« Celles et ceux qui créent doivent pouvoir vivre de leur art et inscrire la culture comme objectif dans le futur cadre mondial de développement durable constitue un levier concret et indispensable pour y arriver. Cela est nécessaire pour réduire les déséquilibres et garantir que les générations actuelles et futures puissent se connecter dans le respect et la célébration de leur diversité. »
Son message a trouvé un écho attentif auprès de plusieurs figures marquantes de la diplomatie culturelle internationale, notamment Ernesto Ottone, sous-directeur général pour la culture de l’UNESCO, Alexandra Xanthaki, rapporteuse spéciale des Nations unies dans le domaine des droits culturels, la ministre de la Culture du Brésil, ainsi que des représentants politiques du pays hôte, dont le ministre de la Culture de l’Espagne, la ministre de la Culture de la Catalogne.
Une délégation internationale engagée
La FICDC a également été représentée par une délégation internationale particulièrement active, dont les interventions lors des panels ont illustré la richesse et la diversité des perspectives portées au sein du réseau :
- Holly Aylett, directrice générale de la UK Coalition for Cultural Diversity et membre du conseil d’administration de la FICDC, a participé au panel Atteindre des objectifs de politique culturelle grâce à l’action coordonnée et au dialogue ;
- Marie-Christine Morin, directrice générale de la Fédération culturelle canadienne-française, est intervenue au panel La culture, bien public et moteur économique : renforcer la diversité culturelle par le développement économique, notamment à l’ère de l’IA générative, modéré par Marie-Julie Desrochers et auquel Nathalie Verge, sous-ministre du ministère de la Culture et des Communications du Québec, a livré une allocution soulignant l’importance d’agir pour la découvrabilité, l’efficacité de la Convention de 2005 et l’adoption d’un protocole additionnel ;
- Guillaume Prieur, président de la FICDC et secrétaire général de la Coalition française pour la diversité culturelle, a pris part au panel Amélioration de la créativité : intelligence artificielle et pratiques culturelles ;
- Mahamadou Adamou, vice-président de la FICDC et représentant de la Coalition nigérienne pour la diversité culturelle, a participé au panel Culture équitable : un levier pour le développement durable. Créer un outil pour une collaboration équitable dans le secteur culturel et créatif à l’échelle mondiale ;
- La FICDC a également facilité la participation de Barbara Filion, praticienne en politiques des arts, de la culture et des peuples autochtones, ainsi que de Satau Gakemotho, au panel Écouter le territoire : savoirs autochtones et politiques publiques.
La présence de la FICDC à MONDIACULT 2025 témoigne d’un engagement renouvelé pour faire reconnaître la culture comme un objectif à part entière du développement durable. Forte des échanges menés auprès d’une variété de partenaires, la Fédération poursuivra son action auprès des États et des organisations internationales afin que la culture soit pleinement intégrée dans le futur cadre mondial du développement.