Photo © Carlos Figueroa CC Attribution-Share Alike 4.0 International

Lettre ouverte des travailleurs de la culture, artistes et organismes du secteur au Chili regroupés en Cabildo (forum) artistique et culturel.

En tant qu’organisations culturelles, nous rejetons et condamnons les violations répétées des droits humains commises par des agents de l’État, qui ont affecté la communauté qui s’exprime de façon légitime et authentique. Parmi les milliers de personnes touchées, on compte malheureusement plusieurs artistes et travailleurs du secteur culturel.

Depuis le vendredi 18 octobre, nous avons vu s’additionner jour après jour un nombre inexplicable de cas de violations des droits humains dans le cadre de manifestations sociales, dans un pays pourtant démocratique. À ce jour, l’Institut national des droits de l’homme (Instituto Nacional de Derechos Humanos) a recensé 964 blessés par balle, 222 personnes blessées aux yeux, 384 actions en justice, dont 273 pour torture, 66 pour violences sexuelles et 6 pour meurtre, parmi d’autres crimes très graves perpétrés par des agents de l’État. Les citoyens ont été témoin d’innombrables excès et abus dans l’usage de la force pendant les mobilisations.

Face à cela, nous ne pouvons que nous demander quel genre de policiers nous avons, qui peuvent aller jusqu’à attaquer ainsi leurs propres concitoyens ? Qu’est-ce qui peut justifier le recours à la torture ? Qu’enseigne-t-on aux Carabineros (carabiniers – institution militaro-policière chilienne) pour qu’ils frappent de façon absolument injustifiée des enfants, des adolescents et des personnes âgées ?

Entre les mains de qui sommes-nous ? Rien dans ce que nous avons vu n’indique des cas d’excès individuels, mais plutôt une action coordonnée de la part des forces de l’ordre.

Face à ces faits graves, les organisations ayant convoqué le Cabildo Artistique et Culturel, et par mandat de ce dernier, exigent la cessation immédiate des violations des droits humains par les Carabineros et une réforme structurelle de cette institution qui semble avoir normalisé la violence. Nous exigeons la démission du général Mario Rozas, qui est directement responsable de ces faits et qui n’a pas reconnu les preuves dont le Chili et le monde ont malheureusement été témoins : les droits humains sont violés dans notre pays.

Les artistes et les travailleurs culturels ont été et seront toujours préoccupés par la défense des droits de la personne, et cette fois-ci, nous ne cesserons d’exiger qu’ils soient respectés par tous les moyens dont nous disposons.

CABILDO ARTISTIQUE ET CULTUREL

Organisateurs du Cabildo : Sindicato de Actores, SIDARTE / Unión Nacional de Artistas, UNA / RED Nacional DanzaSur / Asociación Nacional de Trabajadores y Trabajadoras del Ministerio de las Culturas, las Artes y el Patrimonio, AFUCAP / Arte Asociado Contemporáneo, ACA / Asociación de Cantantes Líricos de Chile, ACLICH / Asociación Nacional de Diseñadores Escénicas / ADTRES / Asociación Nacional de trabajadores del Patrimonio / ANATRAP / Coalición Chilena para la Diversidad Cultural / Sindicato del Cine, SINTECI / El Circo del Mundo

LIRE LA LETTRE EN ESPAGNOL

    Lettre ouverte au Président Sebastián Piñera

    Article
    Coalition chilienne pour la diversité culturelle
    25 novembre 2019
    Droits humains, libertés, culture