Aracaju, Brésil, 7 novembre 2025

Les coalitions pour la diversité culturelle membres de la FICDC représentant des organisations du secteur de la culture et des arts, se sont réunies à Aracaju, au Brésil et en ligne, du 5 au 7 novembre 2025 à l’occasion du VIIIe Congrès international des coalitions pour la diversité culturelle.

Vingt ans après l’adoption de la Convention de 2005 de l’UNESCO pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, le Congrès a souligné l’importance de renouveler les engagements en faveur de la diversité des expressions culturelles, avec une attention particulière pour que la technologie demeure et se développe au service de la créativité humaine et du dialogue entre les cultures. Les technologies émergentes, en particulier l’intelligence artificielle générative, redéfinissent en profondeur les écosystèmes culturels, bouleversent les chaînes de valeur, renforcent des dynamiques homogénéisantes et fragilisent les conditions socio-économiques des artistes et de leur entourage professionnel, compromettant ainsi la vitalité et la pluralité des contenus culturels et linguistiques à l’ère numérique.

Le Congrès a également rappelé le rôle fondamental de la société civile dans la mise en œuvre de la Convention, tant dans le suivi national des politiques et de mesures culturelles que dans la promotion de la culture comme objectif de développement durable. Par leur engagement, les coalitions pour la diversité culturelle veillent à ce que la Convention continue d’inspirer des actions concrètes et inclusives, au service des créateurs et créatrices, des professionnels de la culture et des citoyen(ne)s.

Prenant acte des discussions tenues lors de ce congrès, les coalitions pour la diversité culturelle :

    1. Réaffirment l’importance de la cohérence entre les accords commerciaux et les engagements internationaux en matière de diversité culturelle afin de garantir le droit des États à soutenir des politiques culturelles ambitieuses;
    2. Soulignent les enjeux liés à la diversité des expressions culturelles en ligne face à l’impact de l’intelligence artificielle, notamment générative;
    3. Appuient une régulation du numérique respectueuse des droits culturels, garantissant la découvrabilité des œuvres locales, la diversité linguistique et la transparence des algorithmes, en particulier dans le contexte de l’intelligence artificielle, et fondée sur la souveraineté culturelle et l’éthique des données, afin que les savoirs, langues et expressions artistiques ne puissent être exploités sans consentement ;
    4. Souhaitent l’élaboration d’un protocole additionnel à la Convention de 2005, dédié aux défis du numérique, afin de mieux encadrer les pratiques des plateformes et des systèmes d’IA ;
    5. Rappellent la valeur et la pertinence continues de la Convention de 2005, ainsi que le rôle essentiel de la société civile, notamment de la relève, dans sa mise en œuvre ;
    6. Encouragent l’adoption de politiques culturelles renforçant le statut de l’artiste, en favorisation une rémunération, la liberté de création, la diversité des créateurs et de leurs expressions culturelles, ainsi qu’une application effective de la Recommandation de 1980 relative à la condition de l’artiste ;
    7. Reconnaissent que la fracture numérique demeure un obstacle majeur à la pleine mise en œuvre des objectifs de la Convention de 2005, et encouragent l’adoption de politiques favorisant la mobilité des artistes, la circulation des œuvres et un accès équitable aux marchés internationaux et aux espaces numériques ;
    8. Appellent à redoubler d’efforts en faveur du traitement préférentiel pour les pays en développement, saluant par le fait même l’initiative Fair Culture ;
    9. Encouragent la solidarité mondiale et la coopération Sud–Sud à travers des partenariats culturels intercontinentaux, notamment entre l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie, afin de favoriser l’innovation partagée, la diplomatie culturelle et la co-création de récits mondiaux équitables ;
    10. Soutiennent le rôle fondamental de la culture comme moteur du développement durable et demandent que la culture fasse l’objet d’un objectif indépendant le programme d’action pour l’après 2030.
    11. Se félicitent de la tenue du Congrès au Brésil, laquelle a consolidé la coopération entre les coalitions d’Amérique latine, et appuient les initiatives législatives nationales visant à réguler les plateformes numériques — notamment le projet de loi 8.889/17 du Brésil, adopté le 4 novembre 2025, qui crée un cadre réglementaire pour les services de streaming au Brésil comprenant à la fois des obligations de financement des contenus audiovisuels et des mesures de mise en valeur.— et réaffirment l’importance du maintien de ministères de la Culture dans tous les pays.

Les coalitions pour la diversité culturelle remercient Audrey Azoulay pour son action et son engagement durant les 8 ans de son mandat de directrice générale de l’UNESCO, et appellent Khaled El-Anany, dont elles saluent la nomination pour lui succéder, à être pleinement déterminé à faire assurer le respect et le rayonnement des principes de la Convention de 2005.

Lire la déclaration (FR/EN/ES/PT)

    DÉCLARATION FINALE – VIIIe Congrès international des coalitions pour la diversité culturelle

    Article
    Communique
    FICDC
    12 novembre 2025
    Congrès