
À l’occasion de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement, la Fédération internationale des coalitions pour la diversité culturelle (FICDC) a pris part à une discussion se déroulant sous le thème « Connecter les cultures à l’ère numérique » au Dialogue interactif de haut niveau sur la culture et le développement durable tenu au siège des Nations Unies à New York.
La Secrétaire générale de la FICDC, Marie-Julie Desrochers, y a porté un message fort : la culture joue un rôle moteur dans le développement durable et mérite d’être pleinement reconnue comme telle par l’adoption d’un Objectif de développement durable (ODD) spécifique. Rappelons que la FICDC est membre du Groupe de pilotage de la campagne #Culture2030Goal, qui milite pour l’intégration d’un tel objectif dans l’agenda de développement post-2030.
La FICDC a profité de cette tribune pour mettre en lumière plusieurs défis cruciaux à l’intersection de la culture et du numérique. Elle a notamment souligné que les défis liés à la fracture numérique nécessitent une action concertée. Celle-ci ne se limite pas à un manque de connectivité : elle englobe aussi des inégalités en matière de compétences, de financement, d’infrastructures et de régulation, ce qui engendre un monde à deux vitesses où certain(e)s sont visibles, connecté(e)s et représenté(e)s, alors que d’autres, trop nombreux, sont invisibilisé(e)s.
La FICDC a également souligné l’urgence de garantir la découvrabilité d’une diversité de contenus culturels dans l’environnement numérique. Elle a rappelé que lorsque les mécanismes de recommandation sont guidés uniquement par des algorithmes et des logiques commerciales, les expressions culturelles issues de groupes minoritaires sont reléguées au second plan. Ce phénomène contribue à renforcer les déséquilibres dans la circulation des biens et services culturels à l’échelle mondiale.
La FICDC a aussi alerté sur les risques existentiels posés par l’intelligence artificielle générative : entraînée sur la base du pillage massif d’œuvres protégées et l’utilisation non autorisée de la voix et de l’image d’artistes, cette technologie met à mal les fondements même des écosystèmes culturels : autorisation, rémunération, transparence. L’art ne peut être réduit à des opérations algorithmiques : il est ancré dans l’émotion, l’expérience humaine et la mémoire collective. Si l’IA peut soutenir la création, elle ne saurait s’y substituer.
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Enfin, la FICDC salue la déclaration conjointe du Groupe des amis de la culture, appelant l’ensemble des États membres à intégrer pleinement la culture dans les processus intergouvernementaux, au sein du système des Nations Unies et des organisations régionales pertinentes, en tant que catalyseur des ODD, de l’Agenda 2030 et du développement durable pour toutes et tous.
Cet événement s’inscrit dans la foulée d’une série de rendez-vous majeurs à venir, notamment la Conférence des Parties sur la Convention de 2005 et les célébrations du 20e anniversaire de cette Convention du 17 au 20 juin prochain, et surtout MONDIACULT 2025, qui se tiendra à Barcelone du 29 septembre au 1er octobre 2025.