Photo © Shahadat Rahman
Rapport de M. Kulesz en vue de la 12ème session du Comité intergouvernemental pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles
L’intelligence artificielle (IA) peut stimuler de nombreux créateurs, améliorer l’efficience des industries culturelles et accroître le nombre des œuvres d’art, ce qui est dans l’intérêt du public.
Cependant, très peu d’artistes et d’entrepreneurs sont aujourd’hui familiarisés avec l’utilisation d’outils tels que l’apprentissage automatique. En outre, la logique commerciale des grandes plateformes pourrait conduire à une concentration accrue de l’offre, des données et des revenus et, à long terme, à un appauvrissement des expressions culturelles.
Dans l’univers de la technologie dominé par les États-Unis et la Chine et, dans une moindre mesure, par l’Europe, Israël, le Canada, le Japon et la République de Corée, le risque est grand de voir apparaître une nouvelle fracture créative, qui contribuerait à renforcer le retard des pays en développement.
L’absence de prise en compte de la culture dans les stratégies nationales en matière d’IA –aussi bien dans les pays du Nord que dans ceux du Sud –pourrait aboutir à priver certains pays d’expressions culturelles propres, ce qui ultimement porterait atteinte au tissu social.
Il est donc essentiel de développer des stratégies qui ne se limitent pas à l’élaboration de codes d’éthique abstraits et de concevoir des politiques publiques capables d’assurer que les systèmes IA –et les acteurs qui exploitent ces systèmes –sont auditables et responsables.
Loin de se contenter d’un rôle subalterne dans les discussions sur l’IA, le secteur créatif devrait exiger plus vigoureusement que soit reconnue sa place dans ces discussions.