L’UNESCO a organisé un deuxième débat ResiliArt en partenariat avec la Fédération internationale des coalitions pour la diversité culturelle le 14 mai, de 14h à 16h (heure de Paris).
Les mesures de confinement liées à la pandémie de COVID-19 ont durement affecté les secteurs créatifs, limitant les capacités de création, de production, de distribution des expressions culturelles à travers le monde. La phase de déconfinement permettra une reprise graduelle des activités compatibles avec les mesures de distanciation physique. Les artistes, les professionnels de la culture, les établissements culturels, les petites et moyennes entreprises, les associations, organismes et gouvernements doivent réfléchir à la relance du secteur dans un contexte où la pandémie de COVID-19 restera une menace importante pour la santé des personnes. Les activités culturelles qui pourront reprendre seront soumises à des contraintes qui auront des impacts humains et financiers importants. Certaines activités ne pourront reprendre qu’à très long terme, notamment celles qui dépendent de la mobilité internationale. La situation nécessite donc un niveau de soutien public plus important qu’à l’habitude, ainsi qu’une révision des modèles d’affaires, afin de maintenir des écosystèmes culturels diversifiés, durables et dynamiques.
De grands défis se dessinent pour cette relance du secteur culturel au niveau mondial, notamment :
- Les inégalités entre les pays risquent d’être accentuées par la crise. Les pays en développement appellent à la coopération culturelle internationale, déjà fragile et ténue avant la pandémie, pour faire face à la situation, dans un contexte où les efforts se concentrent principalement à l’échelle nationale.
- Au niveau national, la situation fragilise les maillons les plus faibles des écosystèmes culturels. Le risque d’une accentuation des inégalités frappant notamment les femmes, les peuples autochtones et les personnes appartenant à des minorités est important.
- Alors que la transition vers le numérique s’accélère, l’adaptation des politiques culturelles à l’environnement numérique est inégale. De grandes entreprises multinationales monopolisent le marché sans contribuer aux écosystèmes culturels, tant au niveau du financement, de la découvrabilité que du droit d’auteur.
- La fracture numérique déjà importante entre les pays et les régions, pourrait se renforcer alors que l’ensemble de la planète doit faire face à un criant besoin d’innovation. La crise précipite la transition vers le numérique et le développement de systèmes, plateformes, objets requiert des ressources scientifiques, techniques et économiques qui sont actuellement réparties de façon très inégale.
ResiliArt
L’UNESCO a lancé le mouvement ResiliArt en avril 2020 et organisé un premier débat le 15 avril avec la CISAC. Le deuxième débat a eu lieu le 14 mai et l’UNESCO a choisi de s’associer à la FICDC qui était fière de co-présenter l’événement.
ResiliArt est un mouvement mondial qui consiste en une série de débats virtuels avec des artistes (connus et émergents) et des professionnels clés du secteur, dont l’objectif est de sensibiliser sur l’impact considérable des mesures de confinement actuelles sur le secteur de la culture ainsi que de soutenir les artistes en engageant un dialogue afin d’éclairer les États membres dans l’élaboration de politiques et de mécanismes financiers pouvant aider les individus et les communautés créatives à surmonter cette crise.
Ce deuxième grand débat ResiliArt s’est articulé autour de quatre thèmes clefs :
- Les contraintes auxquelles les professionnels, créateurs et artistes sont confrontés pour la reprise de leurs activités et les réponses mises en place ;
- L’adoption de mesures et de politiques de soutien et de promotion de la diversité des expressions culturelles, notamment dans l’environnement numérique ;
- Les nouvelles relations internationales et modalités de coopération culturelle ;
- La pérennité des nouvelles formes de création et d’expression de la diversité culturelle.
Participants
Le débat a été modéré par le Sous-Directeur général pour la culture de l’UNESCO, M. Ernesto Ottone. Les participants, représentant différentes régions géographiques et disciplines artistiques, comprenaient :
- Anitta (Brésil—Chanteuse, compositrice et actrice)
- Ferne Downey (Canada—Actrice et Présidente de la Fédération internationale des acteurs)
- Cheick Oumar Sissoko (Mali—Réalisateur et Secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes)
- Pascal Rogard (France—Directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques)
- Fouzia Saeed (Pakistan—Directrice générale du Conseil national des arts du Pakistan)
- Mohamed Saif Al-Afkham (Émirats arabes unis—Président de l’Institut international du théâtre)
- Jana Vozarova (Slovaquie—Directrice de LITA, Société d’auteurs)
La diversité culturelle et le COVID-19 : quelles urgences pour quelle relance ?
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